Les sous-traitants d’un marché public de travaux peuvent désormais voir leur responsabilité engagée

Le Conseil d’Etat a rendu un arrêt important au sujet des actions en responsabilité dans le cadre des marchés publics de travaux. Jusqu’ici, seul l’entrepreneur principal restait responsable de la bonne exécution des travaux. Dorénavant, « dans le cas où la responsabilité du ou des cocontractants ne pourrait pas être utilement recherchée », le maître d’ouvrage pourra mettre en cause, « sur le terrain quasi-délictuel » la responsabilité des participants à une opération de construction avec lesquels il n’a pas conclu de contrat de louage d’ouvrage « mais qui sont intervenus sur le fondement d’un contrat conclu avec l’un des constructeurs » (CE 7 décembre 2015, Commune de Bihorel, n° 380.419).


Les effets de la perte de la qualité de propriétaire en cas de demande de permis de construire

Le Conseil d’Etat a opéré un revirement en 2015 : si la perte de la qualité de propriétaire intervient postérieurement à la délivrance du permis de construire, cela n’affecte pas la légalité de ce dernier (CE 19 juin 2015, M. B… C…et M. et Mme A… D., n° 368.667).


Dons de jours de repos à un parent d’enfant malade

Depuis la loi n°2014-459 du 9 mai 2014, les salariés de droit privé peuvent donner des jours de repos à un parent d’enfant gravement malade au sein de leur entreprise. Deux décrets du 28 mai 2015 ont étendu cette possibilité aux agents publics civils et militaires. Le don doit être écrit et avoir reçu l’aval de l’employeur.


Trop de concertation (pour un PLU) ne tue pas la concertation !

Le Conseil d’Etat vient de juger qu’une commune ne commet pas d’illégalité en procédant à une concertation sur un projet de PLU, au-delà de ce que prescrivent les textes (CE 25 novembre 2015, Commune de Cazedarnes, n°372.659).


L’attestation fournie par le pétitionnaire fait foi de sa qualité

Le Conseil d’Etat a jugé que désormais, l’attestation fournie par le pétitionnaire fait foi de sa qualité ; il n’appartient donc pas à l’administration d’en vérifier la validité, sauf si elle dispose d’informations lui permettant de déceler une fraude (CE 23 mars 2015, M. et Mme A…B., n° 348.261).


Une précision importante sur les manquements susceptibles d’être invoqués par les candidats évincés dans le cadre de recours en contestation de validité du contrat

Par un arrêt « Département du Tarn-et-Garonne » du 4 avril 2014, le Conseil d’Etat a ouvert à tous les tiers justifiant d’un intérêt lésé par un contrat administratif la possibilité de contester sa validité devant le juge du contrat.
Dans un arrêt rendu le 5 février 2016, la Haute Juridiction a précisé les moyens susceptibles d’être soulevés par les concurrents évincés, en indiquant que « le tiers agissant en qualité de concurrent évincé de la conclusion d’un contrat administratif ne peut […] à l’appui d’un recours contestant la validité de ce contrat, utilement invoquer, outre les vices d’ordre public, que les manquements aux règles applicables à la passation de ce contrat qui sont en rapport direct avec son éviction ». Le Conseil d’Etat a ajouté que la jurisprudence Tarn –et-Garonne s’applique aux seuls contrats conclus postérieurement au 4 avril 2014 (CE 5 février 2016, Syndicat mixte des transports en commun Hérault Transport, n° 383.149).